Je crois que tout est possible. Ce qui ne me semblait pas possible hier est devenu possible, ce qui me paraît impossible aujourd’hui sera possible demain.

J’ai écouté avec envie Guillaume & Emilie me racontaient leurs voyages à travers le monde : se retrouver dans les Iles de la Barbade, faire du kite surf en Guadeloupe, faire un trek en Amérique du sud… Ils me faisaient rêver.

Je rêvais de voyages en restant sur Lyon, gouvernée par mes peurs. Ma peur de l’inconnu, ma peur bleue de l’avion. Ma peur de voyager seule. Une montagne de peurs.

J’ai franchi un premier pas en 2009, direction Barcelone avec toute ma petite famille. J’étais terrorisée dans l’avion, me crispant aux moindres mouvements de l’appareil, les ongles des mains plantés dans les accoudoirs. Ce voyage avait été éprouvant mais je n’allais pas me résigner.

Quelques mois plus tard, nous embarquions pour un vol Lyon-Londres, puis Paris – New York en décembre 2009.Ce fût mes premiers pas dans l’ascension de la montagne.Un incident me fît faire une grande avancée.

Je devais partir avec ma meilleure amie à Montréal, en mai 2013. Mon passeport ne comportait pas le même patronyme que mes billets d’avion, l’effet kiss cool du divorce. Moyennant une pénalité, je fis mon premier vol transatlantique en solo…mon amie ayant pris le vol prévu. Merci à la compagnie aérienne pour la fourniture gratuite de vin rouge, ce fût aidant, voire agréable !

A partir de là, j’ai commencé à fantasmer sur un voyage de 4 mois, munie d’un sac à dos, en Asie du Sud Est.A l’automne 2013, j’ai vendu mon appartement, avec la plus-value, je partirai faire mon voyage… mais mes peurs et mon besoin de sécurité ont eu le dessus ; j’ai racheté un appartement, croqué l’argent que j’avais et j’ai laissé mon fantasme en l’état.

J’avais peur de partir seule, je rêvais de trouver le prince charmant pour qu’il m’emmène sur son cheval blanc chevaucher les contrées lointaines. J’ai trouvé de jolis crapauds, merci à eux, et j’ai décidé que j’étais la seule à avoir du pouvoir sur ma vie. Soit j’entrais dans la catégorie des personnes qui, sur leur lit de mort, ont des tonnes de regrets, soit je décidais de vivre mes rêves…

Alors je me suis lancée en juin 2015.Voyager, d’accord mais comment le faire en ayant aucune épargne ? Pourquoi ne pas travailler comme bénévole dans des organisations humanitaires ? J’ai très vite était déçue. Celles qui n’exigeaient pas un diplôme paramédical, faisaient payer le séjour. Payer pour travailler bénévolement, hors de mes schémas !

J’ai laissé cheminer mes pensées. Puis comme un déclic, j’ai pensé à New York. Sa statue de la liberté qui symbolise, à mes yeux, la féminité, la liberté et la force. C’était là que je devais aller. En plus, mon anglais était d’un niveau proche de zéro, belle opportunité pour apprendre. Bien sûr, ce n’était pas l’Asie du Sud Est avec un sac à dos, mais j’avais écouté mon besoin de sécurité. Je n’étais pas prête à faire le saut de Tarzan, plutôt adepte de la politique des petits pas.

J’ai commencé à parler de mon envie à mes proches. Je les ai sentis dubitatifs, cela devait être, à leurs yeux, une de mes nouvelles lubies.Après des rapides calculs sur la faisabilité financière du projet, j’ai pris un billet d’avion aller-retour du 1er mai 2016 au 24 juillet 2016 pour New York. Nous étions en juillet 2015. J’étais excitée par mon audace, je n’en revenais pas d’avoir osé !

Le billet d’avion en poche, j’ai parlé de mon projet tout autour de moi, à mon entourage à des inconnus. J’avais besoin que cela se sache. Maintenant que j’étais passée à l’action, ma famille, mes amis ont commencé vraiment à y croire. Un vrai cercle vertueux. J’y crois, je passe à l’action, j’en parle, mon entourage commence à croire en mon projet, je passe à l’action, etc… Cela me donnait une énergie puissante.

En septembre, j’ai demandé à mon directeur, la possibilité de prendre un congé sans solde de trois mois. J’avais entrepris cette démarche après l’achat des billets d’avion, convaincue qu’il accepterait. Envers et contre toute attente, ma demande fût refusée en l’état. Il m’accordait deux mois au lieu de trois mois. Mon projet était sur trois mois, j’avais acheté mes billets d’avion. Je ne pouvais pas reculer. J’ai refusé sa proposition.Je ne savais pas comment j’allais faire mais j’avais une certitude, je partirai trois mois à New York.

En me réveillant un dimanche en Octobre, j’ai pris la décision de quitter mon emploi via une rupture conventionnelle. Ma demande a été refusée, trop gourmande ! J’étais prête à réduire la voilure mais pas au montant proposé.A nouveau mon esprit s’est connecté au champ des possibles. Une nouvelle possibilité s’offrait à moi, le congé sabbatique d’une durée minimale de 6 mois et… une demande de prêt auprès de mon banquier. Faire un crédit pour financer 6 mois de congé sabbatique était inimaginable quelques semaines auparavant, maintenant cela devenait simple, évident.

J’allais partir vivre 3 mois à New York et puis j’irai en Irlande, Cork, pour trouver un job alimentaire.Toutefois, au fond de moi, je sentais comme une frustration, une envie d’aller plus loin non assouvie.

Un matin du mois de novembre, je prenais mon petit déjeuner avec une amie, nous échangions sur mon projet.  Et là, elle me demanda pourquoi j’allais en Irlande après les Etats Unis. Je n’ai pas dû être très convaincante ou elle a dû sentir mon désir d’aller au-delà car elle a enchaîné la discussion sur la possibilité que j’avais de faire le tour du monde.Ni une ni deux, j’étais lancée… Trois semaines après, mon billet tour du monde était acheté ! Il allait m’amener de New York à New Delhi, en passant par l’Asie du Sud Est, en quête de la nouveauté.

J’ai troqué ma valise pour un sac à dos 60 litres ! Le départ est prévu le 5 mars 2016.

Je me sens, aujourd’hui, invincible. Bien évidemment, ce sentiment n’est pas dénué de craintes mais je suis convaincue que les peurs que je ressens sont celles citées par Nelson Mandela dans son discours d’investiture : « Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne sommes pas à la hauteur. Notre peur fondamentale est que nous sommes puissants au-delà de toute limite. C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraye le plus ».